Prenez le temps d’analyser l’offre dans le détail ; Renseignez-vous sur l’équipe et sur le cabinet ; Réfléchissez à vos attentes et à vos objectifs pour cette expérience professionnelle ; Anticipez les questions que l’on pourrait vous poser ; Préparez les questions que vous souhaitez poser et les informations que vous souhaitez obtenir ; Imprimez votre CV et prenez de quoi prendre des notes pendant l’entretien ; Préparez votre tenue.
Prenez le temps d'analyser l'offre dans le détail Trois éléments essentiels de l’offre sont à regarder de plus près :
la fiche de poste ; les ouvertures ; le profil recherché par le recruteur.
La fiche de poste Une bonne fiche de poste mentionne les missions qui vous seront attribuées et les responsabilités qui vous seront confiées à court terme. Vous devez notamment savoir :
quelles sont les opérations réalisées par le recruteur ; le type de clientèle qu’il représente et conseille ; la ou les spécificités sectorielles le cas échéant ; la part de conseil et de contentieux ; si des déplacements sont à prévoir, le cas échéant leur fréquence et l’impact sur votre quotidien ; la ou les langues de travail utilisées au quotidien ; s’il y a plus ou moins de travail en équipe ; si vous êtes en contact direct avec le client et les autres parties prenantes. Si ces informations ne sont pas mentionnées, ce sont des réponses que vous devez aller chercher en vous renseignant sur l’équipe et en posant des questions lors de l’entretien d’embauche.
Si ces informations sont effectivement mentionnées (ce qui est toujours le cas pour les offres publiées sur Iris & Thémis), faites le lien avec vos compétences. Par exemple, pour un recruteur qui ferait du droit public des affaires et qui mentionne tant du droit des contrats publics que du droit des marchés publics, faites le point sur votre propre expérience tant en droit des contrats publics ou en droit des marchés publics (formation, expériences pratiques). Pareil pour le type de clientèle (taille d’entreprise, secteur d’activité, etc.). Plus vous serez précis, mieux c’est (type d’opérations, quantité ?).
Si vous avez rédigé votre CV dans les règles de l'art, ce travail est déjà bien avancé.
L’objectif est que le recruteur et vous soyez au clair sur l’adéquation entre le besoin et ce que vous savez faire. Ce n’est pas grave s’il y a un gap et une montée en compétence à prévoir sur certains points. En revanche, mieux vaut le savoir en amont pour que vous puissiez vous y préparer et que le recruteur n’ait pas d’attentes démesurées qui vous mettraient dans une position inconfortable, ou soit déçu par votre niveau réel.
Le profil recherché Le profil recherché est souvent celui du candidat idéal.
Si on vous propose un entretien d’embauche malgré le fait que vous ne remplissez pas les critères à 100%, vous pouvez bien évidemment postuler quand même. Nous vous invitons d’ailleurs à demander pourquoi est-ce que tel critère que vous ne remplissez pas était indiqué dans l’offre.
Vous n’avez pas fait de LLM ou d’école de commerce alors que c’est demandé ? Posez la question de la raison de cette demande.
Vous avez moins d’expérience que celle qui est requise ? Pourquoi vous a-t-on malgré cela proposé un entretien ? Est-on bien conscient que vous n’avez pas cette expérience ? Cela va-t-il avoir un impact sur l’organisation de l’équipe ?
Transformez cet écart en une discussion de qualité sur les attentes du recruteur et ce que vous pouvez apporter comme candidat, avec le parcours qui est le vôtre. Peut-être que le cabinet demande une école de commerce car ils ont besoin d’un avocat qui est à l’aise dans la lecture et l’analyse des documents comptables d’une entreprise. Compétence que vous pouvez avoir acquise autrement qu’en école de commerce. Et si ce n’est pas le cas, vous saurez sur quoi vous aurez besoin de monter en compétence rapidement quitte à aller chercher des ressources par vous-même pour vous mettre à niveau.
Les ouvertures Sachez lire entre les lignes.
Le recruteur a une activité doctrinale importante ? Vous serez peut-être mis à contribution pour rédiger des articles ou participer à des conférences.
Le recruteur mentionne des opportunités de croissance (types de dossiers sur lesquels il est de plus en plus sollicité, sujets sur lesquels il souhaite se positionner, etc.) ? Aidez-le à saisir ces opportunités de croissance, cela vous aidera à évoluer dans la structure.
Le recruteur est très investi dans un réseau professionnel ou sur un réseau social ? Il a une activité de blogging importante sur son site internet ? Vous serez peut-être mis à contribution, et dans tous les cas votre contribution sera appréciée. N’oubliez pas de valoriser et de faire valoriser vos contributions en matière de communication dans le cadre de la négociation de rémunération ou pour votre évolution.
Le recruteur mentionne des perspectives d’évolution ? Quelles sont-elles ? Comment voit-il les choses à moyen ou à long terme ? S’il mentionne une association, sous quelle forme ? Cession d’un portefeuille de clients et/ou de dossiers ? Opération de croissance ? Il y aura-t-il des conditions à remplir, et le cas échéant, lesquelles ?
Tous ces sujets sont susceptibles d’avoir un impact non négligeable sur la façon dont cette collaboration va se dérouler et sont donc autant de choses sur lesquelles poser des questions.
Renseignez-vous sur l'équipe et sur le cabinet La configuration du cabinet et de l’équipe a un impact important sur votre expérience professionnelle et vous renseigner sur ces deux points est important.
Le cabinet est-il un cabinet full service ou un cabinet de niche ? Si c’est un cabinet full services, quelles sont les synergies avec les autres départements du cabinet ? Est-ce qu’une part importante de l’activité vient d’un département en particulier ? Si c’est un cabinet de niche, comment les choses se passent-elles lorsqu’une demande en dehors de l’expertise cœur du cabinet est requise ?
Que pouvez-vous apprendre de la personne ou des personnes qui vous recrutent ?
Les réseaux sociaux sont vos meilleurs outils de travail. Au-delà du moteur de recherche Google, pensez à taper le nom de votre futur manager sur Youtube ou dans une application pour écouter des podcasts. Vous pourriez tomber sur une interview intéressante (par exemple sur Fleur d’avocat !). Il va sans dire que l’écouter et prendre des notes pour évoquer certains points pendant l’interview (si cela s’y prête) est alors recommandé. Vous montrerez instantanément que vous vous êtes intéressé en profondeur à votre potentiel futur manager ou collègue.
La structuration de l’équipe est également primordiale. Combien de personnes y a-t-il dans l’équipe ? S’il y a plusieurs personnes, quels sont les degrés de séniorité ? Cela vous permettra de poser des questions intéressantes sur le management (avec qui travaillerez-vous plus particulièrement ? comment le travail est-il réparti dans l’équipe ?). Votre objectif comme candidat est encore et toujours d’être en mesure de poser les bonnes questions pour comprendre ce qui sera attendu de vous et la configuration dans laquelle vous vous inscrirez si vous rejoignez cette équipe.
Réfléchissez à vos attentes et à vos objectifs pour cette expérience professionnelle Avant l’entretien, vous devez être au clair sur vos propres attentes et vos objectifs professionnels. Un recrutement réussi est un recrutement dans lequel chacun est gagnant. Le recruteur intègre une ressource (vous) qui lui permet d’atteindre certains objectifs (déléguer certaines tâches pour avoir plus de temps pour s’occuper de ses enfants, se concentrer sur certaines opérations ou sur le développement de clientèle, etc.). Cette expérience professionnelle doit vous permettre à votre tour d’avancer vers vos propres objectifs.
Pour trouver cet équilibre, encore faut-il que chaque partie au processus, le recruteur comme le candidat, y voit clair dans ses propres objectifs et donc dans ses attentes.
Exemples d’objectifs :
créer votre propre cabinet avec tel ou tel type d’activité ; devenir associé dans tel ou tel type de cabinet ; intervenir sur tel ou tel type d’opération, pour tel ou tel type de clientèle ; quitter la profession d’avocat pour avoir tel ou tel type de poste ; tel ou tel type d’équilibre vie pro/vie perso. Cette expérience professionnelle sera réussie si elle vous permet d’avancer vers vos objectifs. Elle peut n’être qu’une étape. L’important est que vous sachiez ce que vous espérez en retirer.
Exemples de ce que peut vous apporter une expérience professionnelle :
une première expérience pour ensuite pouvoir prétendre à d’autres types de structures ; une rétrocession d’honoraires importante pour rembourser votre emprunt étudiant, ou épargner pour tel ou tel type de projet ; l’acquisition de compétences complémentaires ; un cadre propice au développement de votre clientèle personnelle ou d’un type de clientèle en particulier ; des perspectives d’association ; une cession de clientèle ; du réseau ; de la visibilité sur vos horaires de travail. Souvenez-vous toujours que poser des objectifs ne vous oblige pas à les garder ad vitam .
Anticipez les questions que l’on pourrait vous poser sur votre parcours professionnel pendant l’entretien Préparez votre présentation de façon à mettre en avant les liens entre vos qualités et ce dont le cabinet a besoin.
Anticipez également les questions que l’on pourrait vous poser sur votre parcours. C’est particulièrement important si vous avez une trajectoire académique ou professionnelle peu commune ou “atypique”. Vous n’avez pas besoin de forcer le lien entre une expérience et l’offre de recrutement pour laquelle vous passez un entretien d’embauche. Une expérience peut s’être inscrite dans un objectif qui n’est plus d’actualité pour vous et ce n’est pas un problème. L’important est que vous soyez capable d’expliquer vos choix et votre trajectoire professionnelle. Que le recruteur puisse comprendre comment vous avez réfléchi et pourquoi vous avez fait les choses comme vous les avez faites. Evidemment, mettez en avant les compétences acquises lors de vos expériences si elles sont utiles à la réalisation des missions qui vous seront confiées par le recruteur.
Préparez la liste de questions que vous souhaitez poser À ce stade de votre préparation, vous devez avoir identifié toutes les informations qui vous manquent pour avoir une idée précise du poste à pourvoir, des attentes du recruteur et de ce que cette expérience peut vous apporter.
Dressez la liste des points sur lesquels vous souhaitez impérativement obtenir une réponse, afin de pouvoir les relever pendant l’entretien ou poser les questions correspondantes si ces points ne sont pas abordés pendant l’entretien.
Préparez donc une liste de questions pour obtenir ces informations, ou au moins une liste de mots clefs pour vous souvenir d’aborder tel ou tel sujet.
Imprimez votre CV et emmenez de quoi prendre des notes Il est fort probable que la ou les personnes qui vous feront passer l’entretien auront votre CV sous les yeux. Néanmoins, par précaution, nous vous invitons à prendre 2 ou 3 exemplaires avec vous.
Pensez également à emmener de quoi prendre des notes, qui vous aideront ensuite à rédiger un email à envoyer après l’entretien.
Préparez votre tenue vestimentaire Les informations glanées lors de vos recherches peuvent vous aider à identifier les codes du cabinet dans lequel vous allez passer votre entretien. Si tout le monde est en costume cravate sur les photos sur le site internet du cabinet, vous savez comment vous vêtir. Si tout le monde est en jean-baskets, vous pouvez venir plus décontracté.
Dans le doute, privilégiez une tenue formelle et sobre. Un excès de formalisme vaut mieux que l’inverse.
Vous êtes prêt à passer votre entretien. Quelques derniers conseils…
Ce qu’il faut savoir pour le déroulement de l’entretien Respect de votre interlocuteur : arriver à l’heure ou prévenir en cas de retard, dire bonjour, manifester un réel intérêt pour le moment que vous êtes en train de vivre sont essentiels au bon déroulement de votre entretien (par exemple, en ne regardant pas votre téléphone portable, même si le recruteur se lève pour se faire un café en plein entretien). Attention portée au langage non verbal (ou body language ) : regardez votre interlocuteur en face et parlez lui en le regardant dans les yeux, n’ayez pas une attitude corporelle fermée, soyez avenant. Soyez honnête : si vous passez d’autres entretiens, dites-le. Si ce n’est pas le cas n’en inventez pas, vous pourriez être pris à votre propre piège. Restez courtois : dire du mal de son précédent cabinet n’est jamais bien perçu. Certaines formulations peuvent rapidement faire comprendre la situation à votre interlocuteur sans forcément qu’il soit utile de dénigrer votre ancien boss (même si ce n’est pas l’envie qui manque et que ce dernier mériterait un rappel aux règles de notre déontologie au regard de son comportement…). Soyez confiant, sûr de vous, sans tomber dans l’égocentrisme. Soyez curieux et posez des questions : a priori, les questions que vous aurez listées en préparant l’entretien auront reçu des réponses au cours de celui-ci. Si tel n’est pas le cas, alors posez-les. Ces questions peuvent porter sur les missions concrètes qui vous seront confiées (les juniors plaident ils les dossiers qu’ils suivent / sont ils conviés aux signing …), sur le fonctionnement de l’équipe (les collaborateurs assistent ils aux réunion clients ; dans le cadre d’équipes importantes, les juniors sont-ils en lien avec les associés ou ne sont-ils amenés à travailler qu’avec les collaborateurs seniors) ou ses domaines d’intervention (en droit de la concurrence, est ce que l’équipe traite des dossiers de pratiques restrictives, des notifications de concentrations …) ou encore sur le processus de recrutement (quel est le calendrier de recrutement et quelles sont les – éventuelles – prochaines étapes).
Que faire après l'entretien ? L’email de remerciement est un signe de politesse qui sera toujours apprécié. Sa teneur doit être travaillée pour refléter exactement votre état d’esprit. Il en dit long sur votre motivation.
Le recruteur qui reçoit un email assez formaté dans l’heure suivant votre sortie de son cabinet par lequel vous le « remerciez pour l’entretien qui n’a fait que renouveler (votre) motivation de rejoindre le cabinet » pourrait être déçu.
Là encore, démarquez-vous ! N’hésitez pas à rebondir sur une anecdote ou à reprendre des informations issues de votre discussion (vous avez échangé sur votre passion commune pour un groupe de rock légendaire !? Surfez sur ce sujet pour glisser une phrase qui enfoncera le clou sur ce point commun). Vos notes devraient vous aider à rédiger un email précis et donc de qualité.
La séduction doit opérer dans les deux sens. Vous devez séduire mais aussi être séduit. L’entretien n’est pas un exercice à sens unique. Il faut sortir de la logique selon laquelle vous devez absolument être recruté. L’objectif premier est de savoir si effectivement une collaboration saine et épanouissante est possible entre vous et ce recruteur.
En synthèse Prenez le temps d’analyser l’offre dans le détail ; Renseignez-vous sur l’équipe et sur le cabinet ; Réfléchissez à vos attentes et à vos objectifs pour cette expérience professionnelle ; Anticipez les questions que l’on pourrait vous poser ; Préparez les questions que vous souhaitez poser et les informations que vous souhaitez obtenir ; Imprimez votre CV et prenez de quoi prendre des notes pendant l’entretien ; Préparez votre tenue ; Faites preuve de professionnalisme et de curiosité lors de l’entretien d’embauche ; Démarquez-vous par un email de remerciement circonstancié ; Souvenez-vous que l’entretien n’est pas un exercice à sens unique. Vous n’êtes pas là pour être recruté à tout prix. Vous êtes aussi là pour vous faire une opinion et voir si cela peut être une bonne expérience professionnelle pour vous.
(Crédit photo Thought Catalog sur Unsplash)